samedi 21 décembre 2013

What Money Can't Buy

J'ai récemment terminé la lecture de What Money Can't Buy de Michael J Sandel. Le livre faisait partie de la sélection annuelle Economics Book of the Year par Goldman Sachs et Financial Times. Si l'on peut penser qu'on aura droit à une affreuse propagande pro-Wall Street, il n'en est rien tant la sélection est chaque année éclectique et de qualité.

Le projet du livre était de réfléchir sur ce qui faisait les limitations du marché. Cette problématique est au coeur de nos sociétés, y-a-t-il des domaines pour lesquels le marché doit être tenu à l'écart (mère porteuses, prostitutions) quand bien même il apporte des bienfaits? Ou alors le marché n'est-il qu'un outil afin de mettre en relations deux personnes aux intérêts mutuels non contradictoires ; je veux acheter, tu veux vendre, alors de quel droit peut on s'y opposer. Là où j'espérais une vraie pédagogie autour de nos valeurs et surtout d'un raisonnement à la marge de ces dernières, l'auteur se contente en réalité d'une réflexion simpliste quand bien même la collection d'exemples rapportés est impressionnante et montre un vrai travail de recherche derrière.

Saviez vous par exemple que certains payaient des SDF pour faire la queue à leur place? Que des toilettes publiques étaient envahies par la publicité, qu'on renommait des lieux publics à la faveur de grandes banques, et ce jusqu'aux stations de métro? Que penser d'une récompense pécuniaire contre bons résultats à l'école, ou encore des permis de polluer? Achèteriez vous votre discours de mariage?

Le livre conclut qu'au delà de la diversité des exemples, le marché peut poser problème pour deux raisons ; la coercition et perversion morale.

La coercition est une ces critiques récurrentes faite aux marchés. Si je suis pauvre, alors je n'ai pas le choix. C'est le cas des supports de publicités les plus incongrus. Si en France on peut par exemple faire de sa voiture un objet de réclame. Aux Etats-Unis, certaines agences vont plus loin. Vous pouvez ainsi vous faire tatouer un numéro de téléphone sur le front, changer votre maison aux couleurs d'une marque connue voire même appeler vos enfants par un prénom publicitaire. On comprend bien ici la perversité de la chose. Il semble que seuls les personnes n'ayant quasi aucun moyen d'avoir l'argent autrement se feraient ainsi tatouer une publicité sur le front. Quant à renommer des enfants, cela pose la question de la responsabilité parentale.

La perversion morale est quant à elle

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