Vous avez maîtrisé les concepts de base, vous pouvez analyser votre adversaire, ses failles, ses points forts, ses faiblesses, les betting patterns (montant des mises et variations), les probabilités. Vous avez une connaissance accrue des tells, ces signes extérieurs qui trahissent la confiance, il est temps de passer à un concept un petit peu plus avancé.
Le méta-game , c’est quoi ? En français, je traduirais ça par l’historique. Il faut bien comprendre qu’on passe des heures et des heures à une table. Souvent on retrouve les même joueurs d’un jour sur l’autre, voire plusieurs mois ou années de suite. Il se développe alors une connaissance accrue de part et d’autre, quelque chose d’implicite qui fait qu’on peut se comprendre d’un simple regard . Le méta-game, c’est cela, littéralement, au-delà du jeu. On ne joue plus les cartes mais la connaissance qu’on a de l’autre et surtout la connaissance qu’il a de moi.
En pratique, on parle de niveau de jeu. Attention j’emploi ici le mot niveau au sens propre, comme une échelle.
- Niveau 0 : Je joue mes cartes
- Niveau 1 : Je devine les cartes de mon adversaires.
- Niveau 2 : J’ai conscience de ce que mon adversaire pense de moi (voir pour cela, la classification animale que je publierai bientôt). On appelle cela la représentation. C’est ici que commence le méta-game.
- Niveau 3 : J’ai conscience de ce que l’adversaire pense de ce que moi je pense qu’il sait de lui. C’est le fameux je sais que tu sais que je sais.
- Niveau 4 : etc….
Les débutants jouent au niveau 0, la plupart des joueurs jouent au niveau 1, les bons joueurs jouent au niveau 2. A partir du niveau 3, on peut être considéré comme très bon. Les excellents joueurs se jouent de leur image et de l’image de l’adversaire, changent constamment de stratégie et adaptent leur jeu en conséquence. A partir de là, inutile de jouer les cartes, c’est pour cela que les grands joueurs pourraient jouer sans même regarder leurs cartes (juste en faisant croire qu’ils les ont regardés).
Ce qui est crucial ici, c’est le décalage, contre un débutant, il suffit de jouer au niveau 1, soit un niveau au dessus de lui. Personnellement, je joue principalement au niveau 2 et 3 contre de bons joueurs. Il faut donc toujours jouer un niveau au dessus de son adversaire. C’est pour cela que l’un des conseils de base du poker, c’est de ne jamais bluffer un débutant, car le débutant ne réfléchit même pas à ce que vous avez dans les mains (rappel, il joue au niveau 0).
Question ? Comment améliorer son méta-game. Pas de secret, la pratique, la pratique, la pratique. Comme je l’ai dit au début, il faut créer une histoire avec vos adversaires. Un bon conseil au début, c’est de rejouer les coups de la journée. Ai-je été efficace, aurais je pu faire autrement ? Au fur et à mesure on mémorise un ensemble de configurations types. Ainsi, si on retrouve un adversaire un autre jour, nous aurons tout deux en souvenir ce coup particulier. A vous de surprendre votre adversaire en le jouant de manière tout à fait différente, ou plus retors, jouez le coup de manière exactement identique, cela semblera si facile qu’il croira certainement à un piège.
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